Publication le 30 août 2017.
« Je vous réprouve, vous qui existez, dit Jésus dans L’Apocryphe de Jacques, devenez semblables à ceux qui n’existent pas. » Si la divinité est le plus faible des êtres possibles, pour la défendre, il faut se faire soi-même faible. Si la divinité est sans pouvoir, il faut se faire soi-même puissance sans pouvoir. Si la divinité est invisible, il faut se faire soi-même imperceptible. Comme dans un conte célèbre, seul l’enfant est assez petit et donc assez libre pour pouvoir dire que le roi est nu. Et seul l’oublié est assez faible pour pouvoir dire que le monde est une illusion dont il s’est délivré. « Je suis devenu très petit, dit Valentin dans Une Explication de la gnose, afin que, grâce à mon humilité, je puisse t’emmener dans les hauteurs sublimes d’où tu es tombée. » Nous ne pourrons rester devant cette porte entrouverte encore bien longtemps.
Enregistrement de la soirée de lancement :
La Bibliographie des Sans Roi
1) Textes « gnostiques »
:
Le Chant de la Perle, poème gnostique (trad.
Jacques Ménard), Paris, 1991, Cariscript
Ecrits Gnostiques, Paris, 2007, Gallimard,
Bibliothèque de la Pléiade
Ecrits Gnostiques, Codex de Berlin, Paris, 1984, Cerf
L’Evangile de Marie (trad. Jean-Yves Leloup), Paris,
1997, Albin Michel
L’Evangile de Philippe (trad. Jean-Yves Leloup),
Paris, 2003, Albin Michel
L’Evangile de Thomas (trad. Jean-Yves Leloup),
Paris, 1986, Albin Michel
Le Livre sacré des gnostiques d’Egypte
(Pistis-Sophia), Paris, 1977, Robert Laffont
Textes gnostiques de Shenesêt (volumes I-VIII),
Montréal, 1988-2000, Ganesha
2) Textes
manichéens :
Mani le Bouddha de Lumière, Catéchisme
manichéen chinois, Paris, 1990, Cerf
Psaumes des errants, Ecrits manichéens du
Fayyûm, Paris, 1994, Cerf
Trésor de Lumière, Chants et Hymnes
manichéens, Bâle, 2009, Oriflamme
3) Textes
chrétiens :
Saint Augustin, Les Confessions, Paris, 1993,
Flammarion
Les Homélies clémentines, Lagrasse, 1991,
Verdier
Irénée de Lyon, Contre les
Hérésies, Paris, 2007, Cerf
Hippolyte de Rome, Philosophumena, Milan, 1988,
Archè
« Le Nouveau Testament » in La Bible
(Traduction Louis Segond), Genève, 2005,
Société Biblique de Genève
Origène, Homélies sur Jérémie
(2 volumes), Paris, 1976-1977, Cerf
Les Pères Apostoliques, Paris, 2001, Cerf
Tertullien, Traité de la prescription contre les
hérétiques, 2006, Cerf
4) Etudes principales
:
François Decret, Mani et la tradition
manichéenne, Paris, 1974, Seuil
Jean Doresse, Les livres secrets de l’Egypte, Paris,
1997, Payot
Jacques Lacarrière, Les gnostiques, Paris, 1994,
Albin Michel
D.H. Lawrence, Apocalypse, Paris, 2002,
Desjonquères
René Nelli, La philosophie du catharisme, Paris,
1978, Payot
Fernand Niel, Albigeois et Cathares, Paris, 1955, Presses
Universitaires de France
Elaine Pagels, Les Evangiles secrets, Paris, 1979,
Gallimard
Simone Pétrement, Le Dieu séparé, les
origines du gnosticisme, Paris, 1984, Cerf
Henri-Charles Puech, En quête de la Gnose (2
volumes), Paris, 1978, Gallimard
Henri-Charles Puech, Sur le manichéisme et autres
essais, Paris, 1979, Flammarion
Déodat Roché, Le catharisme, Toulouse, 1947,
Etudes Cathares
Déodat Roché, Etudes manichéennes et
cathares, Arques, 1952, Etudes Cathares
Madeleine Scopello, Les Gnostiques, Paris, 1991, Cerf
Synesius (Fabre des Essarts), L’Arbre Gnostique,
Paris, 1899, Librairie Chamuel
5) Autres :
Raymond Abellio, La fin de
l’ésotérisme, Paris, 1973, Flammarion
Hester Albach, Léona, héroïne du
surréalisme, Arles, 2001, Actes Sud
Charles Baudelaire, passim
Walter Benjamin, Fragments, Paris, 2001, Presses
Universitaires de France
William Blake, passim
Pierre Boutang, William Blake, manichéen et
visionnaire, Paris, 1994, La Différence
André Breton, Nadja, Paris, 1964, Le Livre de
Poche
Cavanna, La belle fille sur le tas d’ordure, Paris,
1991, L’Archipel
G.K. Chesterton, William Blake, Paris, 1982, Nouvelles
Editions Oswald
Henry Corbin, En Islam iranien (4 volumes), Paris, 1991,
Gallimard
René Daumal, passim
Delfeil de Ton, passim
Philip K. Dick, passim
Isidore Ducasse dit le comte de Lautréamont,
passim
Gébé, L’An 01, Paris, 2004,
L’Association
Roger Gilbert-Lecomte, passim
Sarah Hatchuel, Rêves et séries
américaines, Aix-en-Provence, 2016, Rouge Profond
Ibn ’Arabî, L’Interprète des
Désirs, Paris, 1996, Albin Michel
Alfred Jarry, passim
Killoffer, Paris, 2000, Billet SVP
John Lennon, Eclats de ciel écrits par
ouï-dire, Paris, 1988, Editions du Rocher
John Lennon, The Playboy Interviews, Sevenoaks, 1982, New
English Library
Gérard de Nerval, passim
Raymond Queneau, Aux confins des ténèbres,
Paris, 2002, Gallimard
Rûzbehân Baqli Shirazi, Le Jasmin des
Fidèles d’amour, Paris, 1991, Verdier
Djalâl-od-Dîn Rûmî,
Rubâi’yât, Paris, 1987, Albin Michel
Gershom Scholem, La Kabbale et sa symbolique, Paris, 1975,
Payot
Daniel Paul Schreber, Mémoires d’un
névropathe, Paris, 1975, Seuil
Sohravardi, L’Archange empourpré, Paris,
1976, Fayard
Jacob Taubes, Le Temps presse, Paris, 2009, Seuil
Louis Vallon, L’anti de Gaulle, Paris, 1969,
Seuil
Simone Weil, passim
Frances A. Yates, Giordano Bruno et la tradition
hermétique, Paris, 1996, Dervy
Pour lire davantage :
La difficulté principale
pour « lires les textes gnostiques » vient du fait
qu’il n’existe, à ce jour, aucune édition
des textes qui soit vraiment recommandable, aucune édition
dont on puisse se dire « c’est la bonne ». Et en
plus les livres sont chers.
Il faut alors faire des sauts entre trois corpus de traductions
:
1) L’Evangile de Thomas et L’Evangile de
Philippe dans les traductions poétiques, d’une
grande beauté, de Jean-Yves Leloup.
2) Les traductions mystiques et ésotériques de
André Walter chez Ganesha (Montréal), qui n’a
traduit, à ma connaissance, que les 2/3 de la
Bibliothèque dans des fascicules épars. Pour ces 2/3,
cependant, ses traductions sont très intéressantes et
bien meilleures que celles de la Pléiade.
3) La Pléiade. Le plus gros défaut de la
Pléiade Ecrits Gnostiques vient du fait que les 44
livres sont traduits par plus de 20 personnes différentes et
ces traductions ne sont pas du tout unifiées. En outre, les
traductions se veulent « scientifiques » et sont
arides, pleines de mots entre crochets et
d’abréviations, sans la moindre tentative de restituer
la teneur poétique des textes. Un massacre.
4) Il ne faut pas oublier les textes découverts avant Nag
Hammadi. En particulier : L’Evangile de Marie
(disponible en poche dans la belle traduction de Leloup) ; le
Chant de la Perle et la Pistis-Sophia (qui
mériteraient tous deux des rééditions dans des
collections économiquement accessibles) ; enfin le Codex
de Berlin qui, comme tous les ouvrages des éditions du
Cerf, est plutôt agréable à lire, avec un style
parfois désuet, mais élégant.
Il y a eu finalement assez peu de livres consacrés aux
« gnostiques », une vingtaine à tout casser, ce
qui est quand même totalement dingue quand on y pense.
J’en conseillerai trois : ceux de Pagels, Puech et
Pétrement.
5) Dans Les Evangiles secrets, Elaine Pagels pointe avec
puissance et efficacité la dimension politique de
l’underground christique.
6) Dans En quête de gnose, Henri-Charles Puech
propose une lecture phénoménologique magistrale des
concepts principaux du gnosticisme. Enfin :
7) Dans Le Dieu séparé, Simone
Pétrement réalise le plus extraordinaire travail
philologique jamais entrepris, non seulement sur les textes de Nag
Hammadi, mais également sur les réfutations des
Pères de l’Eglise et sur les textes du Nouveau
Testament, pour tenter d’établir une histoire des
textes qui soit aussi une histoire des premiers temps du
christianisme. Son livre est long, parfois difficile, mais
absolument passionnant quand on s’intéresse au
sujet.
Bibliographie et conseils de lectures écrits par Pacôme Thiellement et publiés exclusivement sur le site.