La résidence, liant rencontres publiques (au sein du lieu de vie littéraire et culturelle qu’est la librairie Le Monte en l’air) et écriture, est consacré à la démonologie et à une exégèse de la dépression. Elle couvre des champs disciplinaires très variés, de la poésie à la BD en passant par la musique et la philosophie.
L'affiche a été réalisée par Killoffer.
Conférence inaugurale de la résidence de Pacôme Thiellement à la librairie-galerie le Monte-en-l’air, avec Olivier Mellano à la guitare.
On a démarré, Olivier Mellano et moi, sur Baudelaire. Satan Trismégiste, c’est Baudelaire, c’est sa vision, son idée. La tristesse, l’incapacité de communiquer, l’incapacité d’agir. Le résultat était une soirée étrangement heureuse sur des sujets terriblement tristes.
Dans le cadre de Satan Trismegiste, Pacôme Thiellement
invite une de ses idoles, l’actrice Hermine Karagheuz,
à lire un choix de poèmes et de proses de René
Daumal – parce que 2013 va être raide et qu’il
faudra s’habituer à des ascensions analogues.
Hermine Karagheuz
L’énigmatique et stellaire Hermine Karagheuz a
joué au théâtre sous la direction de Roger Blin
(« La Nuit des assassins »), Patrice
Chéreau (« La Dispute »), Claude
Confortès et Wolinski (« Je ne veux pas mourir idiot
»), Laurent Terzieff (« Ce que voit Fox ») et
Hans Peter Litcher (« Artaud-ratorio »). Elle est
apparue au cinéma dans « Le désordre à
20 ans » de Jacques Baratier, « Out 1 », «
Duelle », « Merry-Go-Round » et « Secret
Défense » de Jacques Rivette, « Guns » de
Robert Kramer et « Monsieur Klein » de Joseph Losey.
Elle est également photographe (« Ciels »
galerie Agnès B. ; « Crises de nerfs et
méditation » galerie des Cent), a collaboré
à « L’Autre Journal » (dirigé par
Michel Butel) et écrit « Roger Blin – Une dette
d’amour » (éditions
Séguier-Archimbaud).
René Daumal
Mort à 36 ans, né en 1908, poète, penseur et
conteur, René Daumal est l’un des principaux
phrères simplistes du « Grand Jeu » avec Roger
Gilbert-Lecomte. Après avoir cherché à
atteindre des états-limites à la frontière de
l’autre monde par l’usage des drogues, de la roulette
russe et du tétrachlorométhane, il apprend le
sanskrit et se tourne vers l’étude de la pensée
traditionnelle tout en nourrissant par celle-ci son activité
de poète. Il rencontre Alexandre de Salzmann, disciple de
G.I. Gurdjieff en 1930, et prend ses distances avec le monde
littéraire. Il laisse trois livres incroyables : le recueil
de poèmes « Le Contre-Ciel », traversé
des ombres et des fantômes de sa jeunesse, le court roman
« La Grande beuverie » qui démonte
pataphysiquement les rouages du monde moderne, et enfin,
l’inachevé « Mont Analogue », récit
initiatique.
Pacôme Thiellement
René Daumal est un de nos intercesseurs privilégiés. Pourquoi ? Parce qu’il a associé la quête spirituelle « traditionnelle » (Guénon, les Upanishads, la Baghavad Gîtâ, etc.) et la pataphysique. Parce que c’est un poète, aux visions terribles et à la rigueur d’acier. Et parce que Hermine Karagheuz — une de mes actrices préférées depuis que j’ai vu, vers vingt ans, Out 1, Duelle et Merry-go-round de Jacques Rivette et que j’avais évoquée, sans la connaître, dans mon essai L’Homme électrique — en déploie les mots invraisemblablement bien.
Dans le cadre de sa résidence SATAN TRISMEGISTE au
Monte-en-l’air, Pacôme Thiellement a accueilli Delfeil
de Ton, vendredi 5 avril, pour une soirée consacrée
à la sortie de son roman aux Nouvelles Éditions
Wombat : Mon cul sur la commode. La soirée était
ouverte par une lecture dudit roman par Lætitia Dosch.
Mon cul sur la commode : ce livre, commencé en 1975,
terminé en 2012, longuement mûri, comme on voit, est
né d’une circonstance : un grand hebdomadaire,
à grand renfort publicitaire, se lança dans la
publication en feuilleton du roman érotique le plus
célèbre du vingtième siècle. Il
s’agissait de L’Express, dont la cofondatrice occupait
alors la toute nouvelle fonction de secrétaire
d’État à la Condition féminine, et il
s’agissait d’Histoire d’O. Justifier cette
opération commerciale, de la part d’un journal qui
s’était fait le champion des luttes féminines,
n’était pas chose simple : il lui fallut se livrer
à des contorsions intellectuelles du plus fort calibre, en
matière d’hypocrisie morale, pour associer ainsi, dans
un même mouvement, « bonheur dans l’esclavage
» et « libération de la femme ».
Le journal Hara-Kiri, qui se proclamait sans honte, lui, «
bête et méchant », ne pouvait laisser passer le
cynisme d’un pareil coup éditorial sans en faire son
miel et publia aussitôt une charge, sous le nom de «
Mon cul sur la commode », à la fois parodie
d’Histoire d’O et célébration
outrée des nouveaux (et nouvelles) thuriféraires
d’un sadomasochisme dont le grand public, jusque-là,
avait ignoré les vertus libertaires. Christian Bourgois, de
son côté, en donna une édition à tirage
limité.
Quatre décennies avaient passé. Il apparaissait que
Mon cul sur la commode n’avait rien perdu de sa
drôlerie ni de sa pertinence, et Delfeil de Ton, à
l’instar de Pauline Réage avec « Retour à
Roissy », n’avait plus qu’à en
écrire la suite et fin inédite, c’est «
Retour à Passy ».
Delfeil de Ton
Delfeil de Ton entre à Hara-Kiri en 1967. Il restera
fidèle au journal jusqu’à sa disparition en
1986. Cofondateur de Charlie Hebdo en 1970, il le quittera cinq ans
plus tard pour Le Nouvel Observateur où il signe toujours
ses « Lundis de DDT » dont un premier recueil
(1975-1977) est paru à L’Apocalypse en 2012. Il a
également participé à L’Autre Journal,
Siné Hebdo et collabore aujourd’hui à
L’Impossible.
Lætitia Dosch
Actrice de théâtre et de cinéma, Lætitia
Dosch est la co-auteur, avec Anne Steffens, d’un one-woman
show hallucinant et glacé, à mi-chemin de Zouc et
d’Andy Kaufman, Lætitia fait péter
Ardanthé. Elle a joué dans les spectacles
dansés de Marco Berrettini (Iffel) et de La Ribot
(Paradistinguidas), a reçu le prix
d’interprétation au festival Côté Court
pour Vilaine Fille, Mauvais Garçon de Justine Triet en 2011
et joue le premier rôle dans La Bataille de Solférino,
long métrage de la même réalisatrice qui sort
cette année.
Un de mes héros de toujours,
Delfeil de Ton, venait de ressortir Mon
cul sur la commode chez Wombat, son extraordinaire
pastiche de Histoire d’O. C’était
l’occasion de le voir et de parler avec lui. Et de rire avec
lui (impossible de parler avec lui sans rire à gorges
déployées). Et même d’évoquer
Maso et Miso vont en bateau, dont il parle
merveilleusement bien dans Les Lundis de D.D.T. (éd.
L’Apocalypse).
Laetitia Dosch — que tout le monde découvre
aujourd’hui grâce aux films de Justine Triet
Vilaine fille mauvais garçon et La Bataille de
Solferino — nous a fait le plaisir de quelques lectures.
Elle, dont le premier one-woman show, Laetitia Dosch fait
péter le Centre Culturel Suisse, laissait planer les
influences conjuguées de Hara-Kiri, Zouc et Andy Kaufman,
était l’invitée idéale pour une
soirée delfeilienne.
Soirée du 24 avril 2013 dans le cadre de la résidence de Pacôme Thiellement à la librairie le Monte-en-l’air, Paris XX.
Ça n’a pas de sens de faire un cycle de conférences contre la tristesse ou l’inaccomplissement si on n’en profite pas pour reprendre et compléter quelques enquêtes naguère entamées. Il m’a toujours manqué, dans La Main gauche de David Lynch (P.U.F.), un développement plus complet sur l’après-Twin Peaks, ou sur la façon dont la temporalité et l’univers des films de Lynch avait changé, dans un monde devenu « Tout Black Lodge ». C’est fait, et ce fut rendu possible par de nouveaux éléments concernant le Dahlia Noir d’une part (le livre de Steve Hodel, la lecture de la biographie sur Lynch (Greg Olson, David Lynch : Beautiful Dark, Lanham (MD), Scarecrow Press, 2011) ) et par la découverte, après maints visionnages, d’une phrase-clé dans Buffy contre les Vampires : « Alors c’est pour ça que le Temps est devenu tout David Lynch ? ».
Après cette conférence, le pied total puisque c’est un concert de The Umbilica Chords, le groupe de Scott Batty et du Hibou, accompagnés pour l’occasion de l’extraordinaire trompettiste Kei Yoshida. Scott Batty : la plus incroyable bête de scène que je connaisse. Allez le voir au moins un soir en concert avant de devenir idiots, les amis.
2ème partie, The Umbilical Chords (Scott Batty + Le Hibou) accompagné du trompettiste Kei Yoshida :
Là, je crois que ça
se passe d’explications. Un des plus grands artistes du
siècle tous genres confondus — Topor excelle dans le
dessin mais il est imbattable sur le texte et grandiose dans
l’animation et fantastique dans la chanson — dit par un
des plus grands et des plus drôles acteurs de notre temps :
Luis Rego.
Une soirée de rêve. Difficile de déprimer
après ça.
Cette lecture extraordinaire est suivie d’un concert du
groupe de Nicolas Topor, La République des Songes, alors
tout juste formé.
Le temps était clément. Il commençait à
faire beau. Il a fait soleil tard. Satan n’avait plus
qu’à aller se cacher !
Dans le cadre de Satan Trismégiste, Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous ont fait avaler, Buffy’s djihad, conférence par Pacôme Thiellement (extrait), et La nuit je suis Buffy Summers, lecture interactive du livre de Chloé Delaume, toujours disponible et jouable aux éditions Ere.
Chloé Delaume et Buffy
Summers sont de très chères amies.
Malheureusement incomplet, ce passage de la soirée
filmée par Thomas Bertay (remue-net fut prévenu trop
tard et Marjolaine Grandjean ne pouvait être là) donne
un aperçu de l’approche qui était choisie pour
la Tueuse : une conférence exaltée de
démonologie, et une lecture à la fois drôle et
profonde du « livre dont vous êtes le héros
» écrit par Chloé sur la série de Joss
Whedon : La Nuit je suis Buffy Summers (éditions
ère). A noter que ma conférence sur Buffy «
(Une fois recrachés tous les mensonges qu’ils nous
auront fait avaler ») comme la précédente sur
David Lynch (« Et le Temps devint tout “David
Lynch” ») ont toutes les deux été
reprises dans Pop Yoga édité en hiver de
cette année aux éditions Sonatine.
Dans le cadre de Satan Trismégiste, Jeudi 4 juillet 2013, rencontre avec Captain Cavern pour la sortie de Psychic Murder Show aux éditions United Dead Artists. Introduction à l’œuvre de Captain cavern, exposition et discussion avec Pacôme Thiellement .
L’occasion de cette rencontre avec un de mes artistes préférés, Captain Cavern, c’est la sortie de son livre Psychic Murder Show aux éditions United Dead Artists. Captain Cavern est un magnétiseur. Derrière chaque énigme, cet imagier psychopompe fait apparaître une lumière, et, derrière chaque lumière, une nouvelle énigme. Le vengeur des meurtres psychiques est aussi le dissolvant universel des formes. Recoupant les pièces d’un puzzle de la taille de la Terre, recollant les fragments de la grande intrigue et recouvrant les apories du grand complot, l’énergie de ses bandes dessinées de vertige comme la grande aventure de ses tableaux orphiques sont celles d’une innocente splendeur que nous ne connaissons pas encore mais qui, pourtant, est déjà là.
Dans le cadre de Satan Trismégiste, et du week-end "Le Monte-en-l’air fait son cirque" dimanche 29 septembre 2013 au Cirque électrique.
Organisée pendant le week-end du Monte-en-l’air au Cirque Électrique, cette conférence avec Olivier Mellano est la suite de « Un million d’helminthes », mais cette fois-ci à travers le prisme multi-dimensionnel de Alfred Jarry (avec aussi des passages sur Frank Zappa, Lars von Trier, Léon Bloy). C’est aussi une méditation sur l’Apocalypse qui n’a pas eu lieu — ou qui a eu lieu autrement fin 2012. Cette conférence est suivie d’un concert/lecture exceptionnel de Marie Möör (dont je suis un fan de longue date) et de Laurent Chambert. Ils jouèrent pour nous un long et rare poème de Christian Gabrielle Guez Ricord : « L’épée d’Orphée ».
Marie Möör lit "L’épée d’Orphée" de Christian Gabriel Guez Ricord (avec Laurent Chambert).
Dans le cadre de sa résidence à la librairie le
Monte-en-l’air, Pacôme Thiellement donnait le 3 octobre
2013 une carte blanche à Laure Limongi pour une
soirée consacrée à la représentation
animale.
Avec Olivia Rosenthal (Que font les rennes après
Noël ?, Verticales) et Julia Curiel pour les
éditions des Grands Champs.
Carte blanche à mon amie Laure Limongi (qui sera la prochaine résidente du Monte-en-l’air avec « L’Hospitalité ») ! Et pour sa carte blanche, Laure a décidé de parler des animaux en littérature avec deux invitées : Julia Curiel (pour les éditions des grands champs) et Olivia Rosenthal (Que font les rennes après Noël ? éd. Verticales). Nous n’en sommes pas encore, hélas, à l’établissement des droits des animaux — que Léon Bloy disait être « dans nos mains, les otages de la Beauté céleste vaincue. » Mais le combat ne fait que commencer.
Vie privée et publique des animaux (Laure Limongi et Julia Curiel) :
Olivia Rosenthal lit Que font les rennes après Noël ?
Laure Limongi lit Anima de Wajdi Mouawad :
Pacôme Thiellement invitait Jackie Berroyer, jeudi 10 octobre 2013, pour la réédition de Rock’n’roll & chocolat blanc (éditions Wombat).
L’occasion de cette soirée est la réédition chez Wombat de Rock’n’ Roll et Chocolat Blanc (éditions Wombat), le premier livre de Jackie Berroyer. L’occasion de parler du rock en France, de l’écriture sur le rock, de Miles Davis, de la philosophie implicite du livre. L’occasion surtout de passer un moment avec l’un des hommes les plus beaux du monde : Berroyer !
Dans le cadre de sa résidence à la librairie le Monte-en-l’air, Pacôme Thiellement été infiniment heureux d’inviter le très illuminant François Angelier – à la fois animateur et producteur de Mauvais Genres sur France Culture, co-coordonateur des éditions des écrits de Louis Massignon, auteur d’essais consacrés à Jules Verne et à Paul Claudel, romancier sous le nom de François-Maxime Kulpa, directeur de la collection "Golgotha" aux éditions Jérôme Million – qui fera une conférence consacrée à "Là-Bas" de Joris-Karl Huysmans, le satanisme au XIXe siècle, l’ex-abbé Boulan, Julie Thibault, le Carmel d’Elie et toutes ces sortes de choses.
C’est un véritable cadeau que nous fait là François Angelier, mon « chef » et ami de « Mauvais Genres » (les Samedis soirs fiévreux sur France Culture). Armé d’un talent d’historien-conteur proche de celui de Guillemin et laissant régulièrement se déployer son humour tonitruant, François Angelier nous raconte le XIXe siècle comme si nous y étions, le satanisme, les mésaventures de l’église catholique, et les figures invraisemblables, Eugène Vingtras, l’ex-abbé Boullan, etc. — qui se nichent dans le texte de Là-bas (édition libre Archive) de Joris-Karl Huysmans.
Dans le cadre de sa résidence à la librairie le
Monte-en-l’air, Pacôme Thiellement a invité
Pascal.
Guidé par l’idée que l’art
préhistorique est une écriture, Pascal nous propose
une conférence sur la marelle, matrice des signes de la
préhistoire.
Pascal est né en 1956 à Villeneuve-Saint-Georges.
Fils du dessinateur Gébé, il entre aux
éditions du Square, chez le professeur Choron, et devient
directeur artistique du studio photo de Chenz qui réalise
les couvertures et les romans-photos de Hara-Kiri. Pascal publie
ses dessins dans Hara-Kiri, L’Autre Journal, L’Idiot
International et L’imbécile de Paris, puis
s’isole dans la forêt de Fontainebleau pour se
consacrer à la recherche préhistorique. Il publie une
chronique préhistorique dans chaque numéro de la
revue Le Cahier dessiné.
Son dernier livre, Territoire des mousses et des lichens,
publié aux Cahiers dessinés, nous invite à la
découverte d’une grotte ornée de signes
millénaires. Avec l’aval des écureuils,
gardiens du territoire de nos ancêtres, on assiste à
une initiation à l’écriture
préhistorique. Depuis l’aube de
l’humanité, les points, les croix et les carrés
n’ont rien perdu de leur force et de leur pouvoir sur nous.
Et une marelle gravée dans la grotte nous
révèle que le langage originel des signes n’est
pas éteint : leur géométrie sommeille au plus
profond de nos cavernes crâniennes.
Dans une conférence incroyable d’humilité et de grandeur, le dessinateur Pascal remonte au début des temps, au début des lignes et des traits et propose une hypothèse inédite concernant le dessin préhistorique : celui d’un langage hiéroglyphique dont on retrouve encore les traces aujourd’hui. Un moment de poésie et de magie.
Dans le cadre de sa résidence à la librairie le
Monte-en-l’air, Pacôme Thiellement a invité
Virginie Di Ricci pour évoquer Antonin Artaud.
Elle évoque l’existence d’un
théâtre dans l’Égypte ancienne et comment
Antonin Artaud en fut l’inventeur (et fait une lecture
d’extraits des Derniers cahiers d’Ivry).
Virginie Di Ricci est actrice, dramaturge et monteuse
d’images au coeur de Terribilità. Antonin Artaud, S.I.
Witkiewicz, D.A.F. de Sade, Pier Paolo Pasolini, les romains du 1er
siècle, Laure et Bataille sont les écritures
qu’elle a traversées en scène, une scène
toujours à réinventer dans la continuité et
l’archéologie de ses grands réformateurs,
Craig, Appia, Meyerhold, Kantor et dont Antonin Artaud est
l’une des figures les plus obsédantes.
Virginie di Ricci, vraie comédienne chamanique, commence par une conférence sur l’hypothèse d’un théâtre en Ancien Egypte, raccorde cette hypothèse au Théâtre de la Cruauté d’Antonin Artaud puis entraine le spectateur dans une lecture bouleversante des derniers Carnets d’Artaud, ceux d’Ivry-sur-Seine (t. 1, t. 2), re-édités il y a moins de trois ans dans un silence assourdissant.
Dernier événement de la résidence Satan Trismégiste de Pacôme Thiellement à la librairie le Monte-en-l’Air, Paris XX, le 22 janvier 2014. Avec Hermine Karagheuz (qui lit La maison des morts et Les collines de Apollinaire) et Olivier Mellano.
Pendant un an, on a été comme une petite société de recherche, une petite communauté de joyeux solitaires ; le Monte-en-l’air était comme le clocher de notre village. Cette dernière soirée est surtout une façon de dire « au revoir » (comme dirait Pierre Sérisier des derniers épisodes des séries télévisées) ; une façon aussi d’ouvrir sur autre chose. A trois, avec Hermine Karagheuz et Olivier Mellano, on reprend le fil de toute cette résidence à partir de Shining, des ours et de Guillaume Apollinaire. Hermine ouvre en lisant « La maison des morts » (sur Alcools) et termine avec « Les collines » (dans Calligrammes). On se laisse porter et on rencontre notre prochain intercesseur : « Arlequin Trismégiste » !
Au revoir, monde cruel !
Voici le temps de la magie.
Il ne s’agit plus désormais de faire une mise au point
sur les bases métaphysiques du cycle de manifestation que
nous avons quitté.
Il s’agit de prendre la route, vous et moi. Nous partons.
Nous quittons Satan.
Nous avons parlé de la dépression, de la paralysie de
la détermination, de la vaporisation de la volonté,
et, de Baudelaire à Artaud, en passant par René
Daumal, Hara-Kiri, Buffy, Twin Peaks, Topor, Jarry, nous avons
écouté nos intercesseurs et ils nous ont donné
des armes pour y répondre.
Désormais nous partons.
Nous partons ?
Oui mais pas avant de retourner, une dernière fois,
écouter tous nos morts.
Voici le temps de la magie.
Il s’en revient.
Attendez-vous à des milliards de prodiges – plus
UN.
Et même s’il n’y en a qu’UN ce sera ce
dernier.