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500 millions d'animaux qui meurent
Paru en 2020

Contexte de parution : Facebook

Présentation :

Post Facebook du 3 janvier 2020.






Il y a déjà plus de 500 millions d’animaux qui ont péri dans les flammes, dans les incendies qui ravagent l’Australie. Comment porte-t-on le deuil de 500 millions d’animaux ? A un tel degré d’horreur, comment ressentir la tristesse de leur perte sans être dévasté par elle ? A un tel degré d’insanité et d’horreur, comment simplement penser à eux sans être écrasé par le chagrin, ravagé par la colère, mis en pièces par le désespoir ? Ces 500 millions d’animaux qui meurent alors qu’on change d’année, c’est la plus grande insulte que le démiurge puisse faire à la Terre sur laquelle il nous a lâché. C’est le plus laid éclat de rire du diable à qui il nous a confié. C’est le pire cadeau que l’humanité soit capable de faire, non seulement aux animaux, mais à elle-même.

La seule solution que je trouve pour ne pas crever de rage devant ces animaux disparus dans les flammes, c’est de me dire que « les 500 millions » ont été épargnés de la suite des événements. Ils sont comme les 144000 élus de l’Apocalypse, qu’on retire du récit avant que ça devienne vraiment moche. Ils sont passés de l’autre côté du feu. Ils ont cessé de souffrir à cause de nos conneries. Ils ont quitté la prison qu’est devenu ce monde à mesure que l’homme a bombé le torse et s’est laissé guider par son orgueil, son incurie et sa démence. Ces 500 millions d’animaux qui meurent, c’est enfin le « signe des temps » qui ridiculise de façon sinistre tous les relativismes qui entourent la crainte d’un embrasement climatique. C’est le prix cher payé pour se moquer de ceux qui se battent pour la Terre, pour la nature, pour les animaux et même pour les hommes. 500 millions d’animaux ont traversé les flammes ; pendant ce temps, nous, nous sommes encore en enfer.