Présentation de Pacôme Thiellement :
Le 3 juillet 2013 je voyais pour la dernière fois – avant qu’il ne soit longtemps – celle qui fut mon « sickamour ». Un an et un mois après, ayant encore du mal à faire mon deuil de celui-ci, je commençais à traduire à la diable, quasiment d’un jet à chaque fois, des Sonnets de Shakespeare – ceux ayant trait à la Dark Lady – ayant l’impression que cette tâche m’aidait à dépasser poétiquement mon état lamentable pour m’approcher d’une sorte d’acceptation cosmique de celui-ci. C’était un « J’aimerais cet amour même s’il me fait souffrir, parce qu’il ne pouvait que me faire souffrir et parce qu’il m’a fait découvrir quelque chose de moi-même dans cette souffrance » : Sickamor Fati. Je publiais mes traductions sur Facebook et les corrigeais à la lumière des commentaires des amis, lorsque ceux-ci me rendaient compte de mes trop nombreux contresens ou écarts. A force de traduire les Sonnets que Shakespeare avait écrit au sujet de cette Dark lady, j’ai commencé à relire ses pièces à la recherche des traces de celles-ci, et finalement j’ai élaboré bien des hypothèses à son sujet et écrit ce livre Sycomore Sickamour, qui a été publié en septembre dernier aux PUF, dans la collection de Laurent de Sutter. Dans Sycomore Sickamour, je fais un grand usage de tous ces Sonnets que j’avais traduit sur quatre années consécutives, en général en été. Mais c’était des extraits : un quatrain ici, un tercet là. C’est Marie-Laure Dagoit qui m’a un jour proposé de publier un coffret contenant l’intégralité de mes traductions des Sonnets de la Dark Lady : il y en avait 28, j’en avais déjà fait 26. Alors j’ai complété et révisé les 26, j’ai fait les 2 qui manquaient, et j’ai ajouté une introduction au sujet de celle qui fut la probable inspiratrice de ceux-ci : Emilia Lanier née Bassano. Voici ce coffret contenant les 28 Sonnets que Shakespeare a consacrés à la Dark Lady, magnifiquement pensé et réalisé par Marie-Laure Dagoit, sublime comme le plus beau des cadeaux : A offrir à l’amour de sa vie pour qu’elle ne vous fasse jamais souffrir et à lire à deux sur un sofa en buvant des alcools sucrés.