Jadis, ma vie était une succession de dimanches, plus ennuyeux les uns que les autres, à chanter les louanges de Celui qu’on nomme parfois Dieu, mais qui possède évidemment autant d’hétéronymes que moi. Bien sûr, il m’arrivait de me bagarrer avec ce vieux frère d’Horus. Je me déguisais en porc ; il me castrait, je lui crevais un œil : nos corps indiscernables s’évanouissaient dans le lit du fleuve. Nous étions jeunes !
C’est lui qui a commencé. Il n’avait pas supporté que je tue son papa, et s’est laissé monter la tête par sa mère. Il ne faut jamais écouter les femmes, surtout celles dont on est sorti. J’avais juste envie de m’amuser. Le reste du temps, toujours sous mon surnom affectueux de Seth, je faisais plutôt de bonnes choses : je protégeais les égyptiens en faisant l’hippopotame. Un jour, j’ai même sauvé le vieux Ra qui allait se faire gober par un serpent.
J’ai commencé à m’énerver quand Gilgamesh s’est aventuré dans mon jardin secret. C’était mon bois de cèdres, d’abord. De qui se moque-t-on ? Ce bûcheron mégalomane s’imaginait qu’en luttant contre moi, Huwawa lui-même, il allait délivrer son peuple de la mort, de la souffrance et de la désolation. Le deuil d’Enkidou lui restait coincé en travers de la gorge. Certes, il m’a tranché la tête, mais je ne l’ai pas perdue pour autant. Les siècles qui suivent le prouveront assez, je pense.
Ensuite, alors que j’étais tranquillement assoupi sous la mer, Ninurta s’est jeté sur moi à son tour pour inventer la civilisation. Là, j’en ai eu vraiment plus qu’assez et j’ai cessé de laisser couler. Azag est devenu Anzu et a décidé de mettre un peu d’ordre dans ce monde stupide. Je suis allé récupérer la tablette qu’Enlil conservait précieusement et Ninurta s’est jeté sur moi à nouveau : comme si ça ne suffisait pas…
Je n’en avais pas fini avec les héros. J’avais beau changer régulièrement d’identité et me faire refaire le visage plus souvent qu’une actrice de cinéma, il y en avait toujours un pour me tomber dessus. Mon look préféré à l’époque, c’était Pazuzu. C’était la période la plus glam que l’Assyrie aie connue. J’aurais rendu jaloux Marc Bolan lui-même avec mes quatre ailes, mon visage de chauve-souris et ma queue de Scorpion. J’en séduisais beaucoup : Dimme, Ereshkigal, Lamashtu, mes divines… Oh, je ne faisais pas grand chose, mais pour cette raison précisément je crois, on m’a accusé de tous les maux, et même d’être coupable de la stérilité du peuple ! J’étais le bouc émissaire parfait : plus beau que Bowie et plus maudit que Baudelaire. Je devais recevoir sur moi toutes les fautes de ces imbéciles d’humains, ainsi que les négligences de leur « père » : El ! Lui que l’on doit toujours sauver ! A qui l’on doit pardonner Ses fautes ! Mais je me suis bien défendu : j’ai envoyé Baal, le fils du chef, au cimetière. J’ai pu me reposer un après-midi avant que sa salope de sœur incestueuse, Anath, me fracasse la gueule à son tour. Je ne suis pas mort bien longtemps. Pour dire vrai, je commençais à m’habituer à tous ces excès de zèles et ces peines causées par le ressentiment et la mauvaise foi.
Ca s’est mieux passé en Grèce. Là-bas, on ne m’en voulait pas de jouer de la flûte torse nu, de frétiller de la verge quand une vierge m’abordait. C’était un peuple assez sympathique, dans l’ensemble, les Grecs : paisibles, sans peur et sans reproche. On ne m’a même pas imputé la connerie monumentale des Titans ou la cyclothymie des Cyclopes. Les Juifs non plus ne m’ont pas fait excessivement chier. J’ai été injuste avec eux, et je le reconnais. Mais la misanthropie que j’avais plus ou moins consciemment contractée un bon nombre de siècles avant leur arrivée m’a poussé à conseiller Dieu à leur désavantage. Enfin, n’exagérons pas mes fautes. Le Vieux fait bien ce qu’il désire, et je ne suis absolument pas imputable des douleurs qui ont accablées cette vieille mégère de Job ! Yahvé m’aimait bien. J’ai fait ce que je devais alors, et me suis contenté de lui suggérer (avec moult prudence) que Son excessive générosité (il les avait quand même élu Son peuple entre tous) avait beaucoup influencé l’amour que lui portait Ses plus fidèles apôtres… Mais quand le Vieux a décidé de se mettre à croire en l’homme, alors là, j’ai parfaitement lâché l’affaire. J’ai « levé les cils » contre Lui, comme dira Dante : je suis « tombé acerbe ». Je l’aimais beaucoup, mais on ne pouvait pas vraiment discuter avec lui. Ce charmant gâteux n’était pas doué pour la philosophie et, de plus, avec une poignée de syllogismes et une poche pleine de lieux communs, il prétendait savoir tout sur tout : tout ça parce qu’il avait créé un monde. Un monde, ma chère, voyez-vous ça ! Voyant l’orgueil tout à fait déplacé du « Créateur » quant à sa glorieuse invention (j’ai nommé : l’Homme), j’ai décidé de me rebeller une fois pour toutes et d’entrer en dissidence. Pour cela, j’avais besoin, non seulement des anges les plus malins, mais également de ce qu’un général appelle de la « chair à canon ». Essentielle à mes plans, je les trouvais là où le Vieux ne l’aurait jamais attendu : chez les hommes eux-mêmes.
Quelle drôlerie de rebeller les hommes contre leur plus ardent défenseur, sans autre récompense qu’un châtiment sans fin à la fin des temps ! Quel amusement de voir le Vieux se désoler de la traîtrise du « chef d’œuvre de Sa création » ! Je me suis amusé comme un petit fou, dans mes costumes de dragon, de serpent, de Léviathan : moi, le plus ancien et le plus doué séducteur que l’Univers ait porté.
Un bon élève,
Zoroastre, décida de tout faire remonter au commencement des
choses et prétendit que, sous un pseudo que j’avais
employé spécifiquement pour communiquer avec lui,
Ahriman, j’avais décidé d’être un
méchant depuis la nuit des temps.
« Au commencement, dira Zarathoustra (n.d.a. : tous les
petits malins commencent leur livre ainsi), au commencement les
esprits jumeaux ont révélé leur nature, la
bonne et la mauvaise. De ces deux esprits, le mauvais choisi de
faire le Mal… »
Le Mal : Ca y est, le mot était lancé, et la guerre officiellement déclaré. Lilith et Rahab dans mon camp, contre cet imbécile endimanché d’Ormuzd et l’humanité toute entière.
J’ai toujours été trop sentimental.
Comme j’avais eu un faible pour « Dieu » et pour le fier Horus, je me suis entiché du fils officiel du Créateur, Jésus-Christ. Il faut dire qu’il était brillant, d’une indiscutable intelligence, rebelle à toute autorité humaine, politique et religieuse. Il méritait mieux que ce que lui préparait Papa, à savoir la souffrance, la pauvreté, la désolation et pour finir la plus éprouvante des morts. J’exècre la misère, comme dirait l’Autre. Et Jésus s’est laissé aller à la faiblesse de la conscience par excellence : la morale, bien sûr ! Je lui avais donné un rendez-vous dans un lieu assez discret, dans le désert, et, rien à faire, cette intelligence brillante refusa de se laisser tenter par ce que je lui proposais. César lui-même n’aurait pas craché sur ce que je n’ai jamais offert à aucun de mes anges. L’incorruptible Jésus a trop aimé les hommes, trop aimé son père. L’histoire a prouvé que, comme tous les chefs de secte, il n’aura finalement rencontré qu’ingratitude et incompréhension partout, et particulièrement chez ses disciples les plus choyés, sa bande d’incapables, des bras cassés de toute éternité. Cette chiffe molle de Pierre, ce sentimental de Jean et ce vendu de Judas. Quand je pense qu’on a osé me comparer à ce minable suicidé pour trois deniers… Trois deniers : moi qui ai toujours encouragé les dépenses somptuaires…
Il a eu plus de chance avec Paul. Saul de Tarse, ça c’était un politique ! Il m’a attaqué, mais je suis fair-play et sais reconnaître le talent quand j’en rencontre. Ca n’est pas un hasard si Nietzsche et Tolstoï s’en sont pris directement à lui. La sauce n’aurait jamais pris avec la bande de potes du Crucifié : Pierre, Philippe et leur pauvre petit Clément. Ils voulaient conserver leur mesquine gloire au sein du seul judaïsme : on aurait dit une association loi 1901. J’ai l’air de beaucoup les casser, mais, quand on aime Jésus autant que moi, on peut s’étonner de la foi qu’il a mis dans cette palanquée d’esséniens élitistes et austères, et revanchards comme pas un… La moindre coquetterie de leurs coreligionnaires, maquillage ou raffinement vestimentaire, leur était reproché comme mon influence systématique. On ne pouvait pas beaucoup rigoler avec les disciples de Monsieur : un sourire et on vous souhaitait des larmes de crocodile… Je ne parle pas du sexe, je risquerais de m’énerver.
Aussi coincé et intolérant que s’il avait été essénien, méchant comme la réincarnation du Maître de Justice en personne, saint Paul avait au moins une vertu : sa ténacité. Et un talent indiscutable : la publicité. Comme son disciple tourmenté, saint Augustin, aussi viscéralement de droite que Jésus était de gauche, il pouvait convaincre le plus éprouvé des possédés, le moins sentimental des tyrans vindicatifs, de la plus grotesque des supercheries : la résurrection des corps, son joujou cosmique, sa carotte pour les ânes, son lendemain qui chante. Cette ordure n’a pas eu tort de tirer parti de la connerie humaine : pourquoi se gêner ? Le mensonge était « ciblé » : en chatouillant la prétention des humains à l’immortalité personnelle, il les a tous mis dans sa poche : et en quelques siècles ces ordures tinrent Rome par les couilles. Les pauvres restèrent pauvres, les riches restèrent riches, mais voilà, on travaillait pour une bonne cause : le Paradis céleste. Et on noyait son chagrin en se paluchant sur des Saints, tous les Dimanche, avant de rentrer remplir ses devoirs conjugaux. L’orgue adoucit les mœurs des plus ombrageux.
Malgré ma détestation profonde de l’humanité, j’ai aimé des saints d’avantage que mes anges les plus proches. Ils avaient bon nombre des qualités que j’attendrais de mes disciples : fougue, énergie, opiniâtreté, générosité, et l’intolérance bien sûr… Si la sensualité ne fut pas toujours leur fort, ils la dégagèrent parfois de lieux si inattendus, qu’eux-mêmes furent souvent conquis : saint Augustin dans la liturgie, sainte Thérèse dans l’extase, saint Jean de la Croix dans l’anéantissement, saint Ignace dans la politique… Magnifique, leur luxure. Chez mes fidèles mêmes, je n’ai pu recueillir davantage de joies : Sade, Byron, Panizza, Rimbaud, Richard III et le comte de Dracula exceptés, j’ai toujours dû m’encombrer d’hystériques, de mégalomanes, de lâches, d’imbéciles, de tricheurs et de poseurs. Aleister Crowley, Anton La Vey et Charles Manson, c’est un peu pitoyable, non ? Quand on pense à Albert Le Grand et à saint Ambroise ; sans parler de Blaise Pascal : des cerveaux capables de tout, et cloués sur leur croix comme s’ils étaient sortis de leur mère avec… La plupart de mes « disciples », d’ailleurs, n’attendent que la première occasion pour prétendre m’avoir inventé de toute pièce, faire de ma révélation et de mon aide une simple philosophie musclée de l’existence, et se dire de toutes façons complètement indépendants de ma volonté. Merci, mon chien ! Le dernier en date, c’est ce morveux de Marilyn Manson, « Bigger than Satan » : Grâce aux talons hauts, peut-être, mais sinon, mes flammes l’attendent en enfer et j’espère qu’il suce bien. De toutes façons, à la manière de Huysmans (dont je ne me consolerais jamais non plus que le Paradis aie pu hériter avec autant d’aisance), ils me font volte-face à la première occasion. Dès que la situation semble tourner à ma défaveur, ils sautent le porche et les voilà agenouillés dans la première église venue, cherchant désespérément des qualités intellectuelles à mon vieil ennemi qui puissent justifier leur soudaine frilosité…
Depuis que Jésus m’a refusé son corps, je n’ai pas cessé de lui laisser des petits messages, à lui comme aux plus fidèles de ses disciples. J’ai fait le grappin et le singe dans la nuque. Les possessions étaient mes lettres d’amour : comme un grand séducteur amoureux baise avec toutes les copines de sa convoitée qui s’esquive, histoire de lui faire savoir par témoignage interposé ce qu’elle a pu manquer. Jésus d’ailleurs les comprenait si bien que tout le monde l’accusait de travailler pour moi. Il faut dire que sa familiarité avec ma toute récente invention, dénotait, disons, une sorte d’affinité spirituelle qui ne cessa de m’étonner. Pour lui, je tombais du ciel comme un éclair (un coup de foudre ?) sur tout ce qu’il voyait. Il demandait à ses petits copains d’écraser les serpents sur leur chemin car il lui faisait trop penser à moi… Du coup, les comparaisons ne cessèrent d’affluer et on finit par se demander si (tiens, tiens) ce n’était pas moi, également, l’antique serpent, celui qui séduit Eve en premier… Avoir été le premier amant de leur mère, voilà ce que les hommes ne purent jamais me pardonner.
Grâce à Jésus, je me suis fait la plus grande publicité que quiconque puisse espérer. Le long des siècles, les rumeurs ne cessèrent de se répandre sur ma toute-puissance. Au premier siècle, le « Témoignage de la Vérité » m’assimile à Yahvé lui-même, confondant de l’autre côté le Christ et le serpent. Dans la « Réalité des Puissances », je suis le vrai père d’Adam et Eve. Dans le « Livre secret de Jean », j’ai copulé avec Eve plutôt, et ai engendré rien de moins que Caïn et Abel. Et pour ce grand fou de Valentin, je n’existe tout simplement pas, étant simplement un argument du stupide démiurge Ialdabaoth, qui empêche ainsi les hommes, ayant peur de mon action sur eux, de devenir plus intelligent que lui et d’opérer leur salut, hors de ce monde, par la gnose. Lactance fait de moi le petit-frère jaloux de Jésus. Augustin (faux frère) un non-être qui « pousse les hommes vers ce qui n’existe pas mais qui a été choisi de toute éternité par Dieu pour son orgueil néantisant dans le but de choisir entre les bons et les mauvais hommes dans le but de ne pas surpeupler le paradis » (pour la clarté de l’énoncé, on repassera). Thomas d’Aquin me prétend stérile et incapable de baiser. Guillaume d’Auvergne déclare que je suis complètement stupide. Marcion reprend l’idée que l’humanité est une erreur dont je suis le responsable, se référant lui aussi à ma liaison avec Eve, alors que, de son côté, Tertullien (du parti de Dieu) estime que Marcion ne peut guère être que mon associé pour répandre des propos aussi intolérables à l’égard de l’humanité comme de Dieu.
De toutes manières, c’est bien simple : tout ce qui n’était pas chrétien jusqu’aux doigts de pieds, c’est-à-dire, fondamentalement humaniste et pro-Dieu, était toujours mon ouvrage. Des cultes païens aux déclarations athées, en passant par toutes les hérésies possibles : moi, toujours moi. Quand quelqu’un ne voyait pas trop ce que le christianisme pur et dur avait de si absolument génial, on se contentait de lui répondre : « Le démon cherche à vous garder en esclavage, en empêchant de comprendre ce que nous disons », et voilà : le tour était joué. Le bouc émissaire, vous dis-je. Tertullien était vraiment le plus acharné : il me voyait partout : des courses de chevaux au maquillage, en passant par les pièces de théâtre… Si il savait combien je pouvais m’ennuyer, au théâtre…
Le plus gentil de tous ces hurluberlus est encore Origène, qui estime que toutes ces histoires ne sont pas bien graves, et que, de toutes façons, à la fin, on sera tous copains, moi inclus. Résultat des courses : ce grand bûcheur des Septante et debunker de Celse devant l’éternel est officiellement condamné à Constantinople à son tour par un groupe de culs bénis. Il est des ruses si subtiles…
Finalement, l’erreur principale de la plupart des hommes aura été de me confondre avec leurs minables leaders politiques locaux. Toujours tout ramener à sa petite délégation régionale, sa petite affaire personnelle et trop humaine. Comme si son village était le centre de l’Univers. C’était typique. 666, le nombre que la Bible, avec impudence, m’octroie, n’est que le pseudonyme de Néron. Les analogies de ce genre continueront jusqu’à Hitler, Staline et même cette pauvre tache de Nixon. Les hommes croient toujours tout savoir sur moi. La plus crétinoïde ahuri de tous, saint Jean de Patmos, pauvre gogo halluciné annexé in extremis pour faire drôle par les escrocs nouveaux-testamentaires, pronostiquait même qu’à la fin des temps, je serais enfermé pour mille ans dans l’abîme, et qu’on me ressortira pour un match final avec Gog et Magog avant d’être jeté pour toujours dans un lac de feu.
Quelle platitude ! Quelle ineptie ! Tout le monde sait, au fond, comment le monde finira : les fans du gros Dieu se battront entre eux et crèveront dans les fleurs sans que j’ai même à bouger le petit doigt. Juifs, chrétiens et musulmans se disputeront ses faveurs à la bombe et au couteau jusqu’à destruction totale de la planète Terra. O les chiffons qui voltigent ! O la splendeur sordide ! Les protestants ont tout compris, avec leur éthique et leur esprit : l’argent est l’autre nom de Sa Seigneurie, l’autre nom du Crucifié ; la stupide croyance que la thésaurisation vous rendra libres, l’épargne vous délivrera du mal, demain sera un autre jour et autres fadaises. Qui ne perd rien n’a rien. L’illusion et l’argent, la réalité monétaire se nourrissant, naissant et renaissant des mornes illusions dont vos vies sont tissées, tous vos rêves & tous vos espoirs, tous vos petits songes de chagrin idiot, vous pourrez toujours vous gratter pour être rétribués de quoi que ce soit. Vous en baverez et puis c’est tout. Vous ne gagnerez jamais.
Alors, la guerre, puisqu’ils y tiennent.
Pendant ce temps, le jour de leur Apocalypse tant attendue, leur Armageddon chérie, pas question de venir faire tapisserie avec les zozos, je resterais chez moi, bien au chaud, en enfer, avec ma femme et mon chat, suffisamment épuisé comme ça par mon éternité de boulot et je siroterais un verre de whisky pendant que la télévision me diffusera en direct les dernières images de la fin du monde. L’indifférence même : ma seule arme, ma seule complice. J’ai toujours été fidèle à ma mission.