Post Facebook du 18 septembre 2015 à l'occasion de la diffusion de l'émission Pourquoi Buffy c'est génial #19.
Les séries télévisées sont notre herbe du diable. Certaines sont des alliées ; d’autres, des ennemies. Certaines sont capables de nous emporter vers des voyages chamaniques ; d’autres nous endorment, nous rendent paranoïaques ou nous font mal à la tête. Toutes nous prennent du temps et, en retour, nous donnent de l’être. Elles s’inscrivent dans le grand herbier du sorcier-nagual, qui doit collectionner des souvenirs de guerrier pour mieux oublier tout le reste… J’ai eu des relations privilégiées avec Twin Peaks, Carnivale et Lost et j’ai une passion croissante pour Hannibal… Mais Buffy aura été, comme pour beaucoup d’autres gens, "mon cadeau". Je ne l’ai pas vraiment "vue" lors de sa diffusion. J’en avais vu quelques épisodes épars, qui m’avaient fait rire ou enchanté par leur poésie, mais j’étais largement passé à côté de sa grandeur. Il aura fallu attendre la fin de Lost (2010) et même la fin de l’écriture de Tous les chevaliers sauvages (2011) pour que Buffy entre dans ma vie pour ne plus jamais en sortir. Depuis cinq ans, je l’aurais revue intégralement quatre fois et Angel trois fois. Elle aura intensifié mon rapport à la démonologie, influencé mon interprétation des films de David Lynch et plus généralement réinventé ma perception de l’ésotérique du cinéma fantastique. Buffy m’aura fait mieux comprendre le sens de (au choix) la mort, le pouvoir, la transmission, l’amour pour ce qui peut nous tuer, la famille élective, les mauvais dieux, etc. Surtout, Buffy m’aura fait comprendre, après Lost, que les personnages de fiction sont absolument réels. Ce que nous éprouvons pour eux est réel. Tout ce que nous vivons avec eux est réel.